Il ne faut donc nullement s’étonner, que l’on ait tant crié contre des spectacles, qui enseignaient publiquement le libertinage et l’impiété ; et où après avoir dit et fait tant de choses contre les bonnes mœurs et contre la pudeur, on s’en prenait à Dieu par d’horribles blasphèmes : voilà pourquoi les Comédiens dans un Concile furent condamnés comme des excommuniés et des blasphémateurs ; mais je crois que l’on ne peut, avec justice, se servir contre les Comédiens modernes de l’autorité de ce Concile, pour prouver que ce sont des Excommuniés, et pour défendre aux Chrétiens, d’avoir aucun commerce avec eux, ou d’assister à leurs spectacles. […] Ceux qui se fondent sur l’autorité des Pères, ne font pas réflexion qu’ils ont déclamé avec la même véhémence contre les festins, contre le luxe des habits, contre la magnificence des bâtiments et des meubles ; cependant personne ne se fait maintenant un scrupule d’être bien logé, de faire bonne chère, de porter de riches étoffes, et de s’habiller selon son état, pourvu que l’on ne dissipe pas son bien, et que l’usage en soit innocent et modéré.