Parmi bien de vains efforts qu’il faisoit pour se dégager, il raconte que dans les Ouvrages qu’il a donnés il insinue la nécessité de réformer les abus du théatre, mais que crainte de déplaire, il avoit si bien enveloppé ses idées, que personne ne s’en étoit apperçu, & ne lui en savoit mauvais gré ; qu’enfin il lève le masque, puisque retiré du théatre il peut le faire sans risque ; & propose à découvert la nécessité de la réformation. rIl avoue sincèrement que la vraie réformation seroit de le supprimer tout-à-fait, il convient de tout ce qu’on a écrit contre lui, mais que ne lui appartenant pas de le prendre sur ce ton, & de fronder l’autorité publique, qui le tolère par des raisons qu’il doit respecter, & ne pouvant d’ailleurs espérer qu’on frappe jamais un si grand coup, il se tourne du côté de la réforme, pour diminuer du moins le mal, & tirer quelque bien du spectacle, ce qu’il ne croit pas impossible. […] L’éducation de la jeunesse est donc pour l’état un objet de la derniere importance ; la nature & la loi en ont chargé les parens, & leur ont remis en cette partie l’autorité du Législateur. […] On répond à l’autorité des anciens Pères de l’Eglise qui ont condamné le théatre, que celui de leur temps, idolâtre, licencieux, emporté, méritoit leurs anathèmes ; mais que le nôtre bien différent, peut mériter des éloges. […] Sans être soutenu par l’autorité publique, le théatre s’est rétabli de lui-même par le goût du plaisir.