L’Opéra étant un Spectacle aussi dispendieux qu’inutile aux mœurs, dangereux en lui-même, par ses chants, sa morale & sur-tout par ses Actrices ; qui ne peut qu’exciter la tempête de toutes ces passions fougueuses dont le mouvement règlé fait le bonheur & la vertu du sage : il ne doit être toléré qu’en tant qu’il est propre à montrer le goût de la Nation, dans les Arts capables d’exciter l’admiration des Etrangers, de les attirer à la Capitale, & de verser dans l’Etat une portion de richesse : & comme il est à présumer que les raisons qui portent le Gouvernement à le protéger ne sont autres que celles qu’on indique ici, on est bien éloigné de les combattre. […] Beau reproche, dira quelqu’un, & qu’il est glorieux de s’attirer, sur-tout après qu’on a vu les successeurs du père du Théâtre faire les leurs si petits.