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20. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

& dès qu’il en paroît quelqu’un à Paris, d’un talent distingué, elle fait les plus folles dépenses pour l’attirer, ne fût-ce que pour quelques jours, ainsi fit-elle venir la célebre Gaussin, dont la conversion édifiante a réparé les scandales, ainsi depuis peu a-t-elle invité Bellecourt, acteur qui joue avec succès, dans le haut comique. […] Ce qui frappe le plus , dit-il, & sans doute ce qui est le plus édifiant, c’est un nombre prodigieux de Dames, dont la parure & l’élégance sont éblouissantes, & une quantité de jolies filles , toutes Vestales, & d’une modestie ravissante, qui, comme autant de Nymphes enchanteresses, attirent tous les regards, sans pouvoir les fixer , & dont on peut dire que l’ éloge de leurs charmes est dans le cœur de ceux qui les voient, sur tout de ces hommes élégans, qui voltigent sans cesse au tour d’elles, s’empressent de les servir, & de s’attirer des aillades favorables. […] Il y a quelque tems que ce même Parlement avoit attribué à l’Hôtel Dieu, le profit d’une représentation chaque année, laissant à la sagesse des Administrateurs le choix du tems, & de la piéce ; ils choisissoient le tems du Carnaval, où il se fait le plus de folies, & la piéce la plus galante, pour attirer le plus de monde.

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