Toutes deux pleines de vanité & de faste, éprises de leur beauté, occupées de leur parure ; mais comme Elisabeth avoit besoin de l’attache du Parlement, les Finances Angloises étant mieux économisées, le courant des dépenses plus modérées, & les prodigalités réservées pour les occasions d’éclat ; Catherine dépensoit le bien de son mari & de ses enfans ; elle lâchoit sur le peuple une meute de Financiers comme une meute de chiens sur le gibier. […] Bien sûre des Protestans dont elle étoit l’espérance, elle partagea les charges de sa maison, donna celles de confiance aux Protestans, & les brillantes aux Catholiques : elle s’attache les Seigneurs les plus puissans de chaque parti, les favorisans dans leurs amours, à l’un qui faisoit semblant de l’aimer pour obtenir la couronne, elle lui laissoit espérer de l’épouser, & joignit aux faveurs de la Cour toutes les ruses de la coquetterie ; à l’autre elle facilitoit son mariage avec sa maîtresse.