On donnoit dans le monde cette abdication de la couronne de Suede pour une action héroïque de philosophie & de religion, on le lui a dit cent & cent fois à elle-même dans les harangues qu’on lui faisoit dans les vers qu’on lui adressoit ; elle s’en moquoit, sachant bien que ce n’étoit que foiblesse & libertinage ; on en voit quelques exemples dans l’histoire, ils ont rarement réussi, elle s’en est cent fois répentie, on le lui avoit prédit en particulier le fameux Chancelier Oxenstiern, habile Ministre qui lui étoit fort attaché, & l’avoit utilement servie, ainsi que son père, & vouloit l’empécher d’abdiquer. […] Le penchant d’un sexe pour l’autre est naturel à tout le monde, mais ce penchant a pour objet de s’en faire aimer & de goûter les plaisirs que la nature a attaché à leur union.