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28. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Que si quelqu’un possédé de l’humeur austère des Lacédémoniens qui rejetaient les sauces, les bisques, les confitures, et quelques autres plaisirs innocents de la vie, refusait de l’aller voir, et trouvait qu’il eût terni sa réputation exerçant la Comédie : qu’il écoute les raisons qui l’ont mû à ce faire, elles étoufferont je m’assure aussitôt la calomnie qu’un flambeau ardent est éteint quand on le plonge dans l’eau. […] Mais quand on considérera les personnes à qui les Comédiens s’étudient davantage de donner du plaisir : je m’assure que le respect emportera sur l’esprit de ces Critiques ce que la raison n’y aura pu gagner. […] Mais on commence à découvrir que cette calomnie, dont on tâche de noircir la Comédie n’est fondée que sur un intérêt et non sur aucune vérité : Car je m’assure qu’il n’y aurait pas un qui ne louât les Comédiens, et la Comédie s’ils n’étaient point obligés de mettre la main à la bourse à l’entrée de l’Hôtel de Bourgogne ; sans aucune exaction pourtant de la part des portiers : car où est le premier Sergent qu’on ait envoyé à aucune personne pour se faire payer ?

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