Ne parlons donc plus des Spectacles, mes Frères, que pour vous en inspirer la plus grande horreur ; que pour vous dire, avec tous les Pères de l’Eglise, avec toute la tradition, que vous ne pouvez y assister sans violer les vœux de votre Baptême, sans désavouer l’alliance solennelle que vous avez contractée à la face des Autels, alliance dont les témoignages subsistent dans les Archives de la Religion, et déposeront à jamais contre vous. […] Il n’y a personne d’entre vous, mes Frères, qui ne fût dans la dernière surprise de voir un Religieux assister aux Spectacles. […] S’ils sont bons, dès lors Dieu récompensera ceux qui les fréquentent ; si au contraire ils sont mauvais, comment ose-t-on les justifier, comment ose-t-on y assister ? […] Lisez l’Histoire de l’Eglise, et vous verrez à quelles pénitences on condamnait autrefois celui qui avait assisté aux Spectacles, et vous verrez qu’ils furent toujours regardés par les Chrétiens comme l’école du Démon, et qu’il déclara souvent lui-même, par la bouche des possédés qu’on exorcisait, qu’il s’était emparé de leur esprit, parce qu’il les avait trouvés au Théâtre, c’est-à-dire, dans un lieu qui lui appartenait ; de sorte qu’il n’y a pas lieu de douter que l’Apôtre n’ait voulu parler des Spectacles, lorsqu’il publie qu’on ne peut assister à la table des Démons, et à celle de Jésus-Christ : « Non potestis bibere calicem Domini, et calicem Dæmoniorum. […] qu’importe à l’humanité, mes Frères, qu’on pleure la mort de César ; qu’on s’afflige des malheurs d’Iphigénie ; qu’on plaigne le sort d’Andromaque ; qu’on gémisse sur des infortunes Romanesques, si l’on est insensible aux maux de son prochain ; si, au sortir même du Théâtre, on brusque les pauvres au lieu de les assister ; si l’on envisage d’un œil sec les misères qui les environnent et les plaies qui les couvrent ?