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85. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Pour les Sacrifices, il y avait longtemps, et même plusieurs Siècles qu’on les avait séparés de la Comédie : Les Prêtres n’y étaient plus appellés ; les Spectacles n’étaient plus des assemblées de Religion qui eussent demandé qu’on y fût venu dans un esprit de piété ; mais des assemblées de divertissement où chacun ne cherchait que la joie. […] Octobre 1584. oüi le Procureur General en ses Conclusions et Remontrances, la matière mise en deliberation, a été arrêté et ordonné, que présentement tous les Huissiers se transporteront au logis des Comédiens et du Concierge de l’Hôtel de Cluny près les Mathurins ; auxquels seront faites défenses par Ordonnance de la Chambre des Vacations, de jouer leur Comédie, ne faire assemblée en quelque lieu et Fauxbourg que ce soit ; et audit Concierge de Cluny les y recevoir, à peine de mille écus d’amende : Et à l’instant a été enjoint à l’Huissier de Paris aller faire ladite signification et défense. […] je ne veux ni des Holocaustes, ni de la graisse, ni du sang de vos Agneaux ; je déteste votre encens et vos Assemblées : Quand vous étenderez vos mains vers moi, je détournerai mes yeux ; et quand vous redoublerez vos prières, je ne vous écouterai point ; parce que vos mains sont pleines de sang. […] Je l’ai déja dit, que longtemps auparavant que les Saints Pères parlassent contre la Comédie, il ne s’y faisait plus de sacrifice ; cependant ils en parlent comme des assemblées où regnait l’idolâtrie et le blasphême. […] Péché d’autoriser par votre présence des assemblées profanes, où toute la morale de l’Évangile est renversée, où toutes les maximes de l’amour se débitent au scandale de la Religion, où l’on entend des chansons qui amolissent et qui corrompent peu à peu le cœur, Péché dans la complaisance que vous avez pour ces airs languissants et amoureux, quand vous seriez même exempts de toutes passions….

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