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63. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Cette assemblée ecclésiastique, si célèbre par les plus grands événemens, par la déposition de trois Antipapes, les prétentions si contestées à Rome de la supériorité du Concile sur le Pape, la dégradation du Duc d’Autriche, l’élévation du Burgrave de Nuremberg à l’électorat de Brandebourg, la proscription du tyrannicide, la condamnation de quarante-cinq propositions de Wiclef & de deux cens autres in globo, le supplice de Jean Hus & de Jérôme de Prague, ce concile seroit-il inscrit dans les fastes du théatre ? […] On seroit étonné de voir la sainteté d’une si vénérable assemblée si peu respectée, si on ne savoit que les Comédiens ne respectent rien ; mais on auroit tort de tirer avantage de son silence, pour autoriser le théatre, soit dans le mystère donné à l’Empereur, auquel vrai-semblablement grand nombre de Prélats assistèrent, parce que ce spectacle, jusqu’alors inconnu, fut regardé dans les idées du siecle comme un acte de religion, soit pour les Batteleurs & les Courtisannes, qu’on ne le soupçonnera pas sans doute d’avoir approuvé, parce que ces saintes assemblées, uniquement occupées des affaires de religion, n’ont jamais prétendu avoir inspection sur la police. […] Le Clergé de France n’approuve certainement ni l’Opéra, ni la Comédie, ni les Italiens, ni les innombrables Courtisannes qui infestent Paris ; aucune de ses assemblées s’en est-elle mêlée ?

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