Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S. […] L’énergie, la vérité, le sublime que ce genre de spectacle exige, sont les fruits du génie, moins encore que d’une certaine progression que la nature a imposé à tous les arts et dont ils doivent compter tous les degrés avant de parvenir à leur perfection : l’expérience le prouve. […] Que de siècles n’a-t-il pas fallu à tous les arts pour devenir ce qu’ils sont ! La Poésie n’a pas été plus privilégiée que les autres arts, et si Aristophane a mieux fait que les Inventeurs inconnus de la Comédie, Ménandre a montré qu’on pouvait mieux faire qu’Aristophane en substituant une critique générale des vices à des satires odieuses et personnelles.