dit La Fontaine, le monde étoit dans son enfance, les hommes ignoroient ce bel art ; mais l’amour n’est il pas Prophéte, créateur ? […] Le galant Ovide a fait en faveur des Dames, un petit livre sur l’art de se farder : de medicamine faciei ; il reste peu de chose de ces ouvrage digne de lui, le reste s’est perdu, la perte est légere ; il y donne des recettes pour faire un beau tard. Plusieurs drogues qu’il nomme sont inconnues, ou hors d’usage ; on en a trouvé bien d’autres ; cet art si cher aux femmes, dit M.Dacier dans ses notes s’est bien perfectionné ; tout ce qu’Ovide décrit n’est rien auprès de ce que savent aujourd’hui les Dames, & leurs femmes de chambres ; car il y avoit à Rome, comme il en formille en France, des Parfumeurs, Coëffeurs baigneurs, fardeurs en titre, & en jurande ; ceux de nos jours ont bien encheri sur l’art des Romains ; nous n’entrerons pas dans le détail de toutes ces recettes ; mais nous en extrairons quelques réflexions fort édifiantes, dans un poëte tel qu’Ovide, que l’expérience & la verité lui ont dictées. […] Malgré l’art & les soins de la toillette, la beauté est quelque chose de bien fragile, l’âge seul la devastera : formam populabitur ætas , & sillonnera votre visage par des rides : Et placitus rugis vultus aratus erit.