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328. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Or est-il que, selon saint Thomas, les jeux honnêtes sont permis ce jour-là même pour soulager l’esprit, et lui donner du repos, qui n’est autre chose, comme ajoute le même Père, que le plaisir qu’on prend à ces sortes de jeux : il s’ensuit donc par une conséquence nécessaire, que la Comédie étant du nombre des plaisirs honnêtes, comme nous l’avons assez prouvé, elle ne doit pas être plus défendue les Dimanches, que les plaisirs qui en tel jour ne sont pas défendus ; surtout, puisqu’elle ne se joue que dans un temps propre, et que, grâce à la vigilance des Pasteurs, au zèle des Evêques, à la piété du Prince et à la dévotion des Fidèles, les Théâtres ne s’ouvrent qu’après que les Eglises sont fermées, et qu’on ne peut plus abandonner les saints Mystères pour courir aux Spectacles : d’où je conclus que ce n’est point un péché d’aller le Dimanche à la Comédie. » Par ce beau raisonnement qui suppose toujours l’innocence des Comédies, non seulement elles seront permises les Fêtes et les Dimanches, mais il y aura même du mérite à y assister ; et ce sera un moyen pour arriver à la perfection et à la ressemblance de Dieu.

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