Vous transportez vos Eleves de la poussiere des Ecoles sur l’Ecole brillante du Theatre, pour apprendre de bonne heure à la Jeunesse qui doit joüer un jour dans l’Etat des rôles importans, à mépriser ou à rechercher ce que la Scene domestique leur a fait sentir de ridicule ou de louable. […] Le génie du premier avoit pénétré dans le cabinet des Rois pour y fonder les profondeurs de la politique : l’esprit du second s’insinua dans les cercles, pour y apprendre les délicatesses de la galanterie. […] Que seroit-ce si vous enleviez du front des domestiques le voile de pudeur dont les a couvert le devoir, pour leur apprendre à servir les crimes d’autrui, à faire tomber de jeunes cœurs en des piéges trop cheris ; à voler, à railler leurs maîtres vieillis, ou peu attentifs ? […] Tout s’attendrit, tout soupire : oiseaux, zephirs, ruisseaux, rochers même, tout apprend à aimer. […] Des leçons pour apprendre les subtilités du vice, ou des exemples pour s’affermir dans le crime ; des alimens de passions pour en repaître leurs yeux, ou des peintures fabuleuses pour retracer à l’imagination de trop coupables vérités.