Vous m’apprenez qu’il en est autrement : je reçois avec reconnaissance l’instruction que vous me donnez. […] Entr’autres pourquoi, j’avais demandé si c’est parcequ’on y joue Tartuffe qu’il fallait proscrire le théâtre : vous répondez que c’est parcequ’on joue Joconde et le mari à bonnes fortunes, « pièces qu’une fille chaste ne peut, dites-vous, entendre sans rougir. » Je ne sais, Monsieur, si vous avez assisté à la représentation des pièces dont vous parlez ; mais ce que je sais bien, et ce que savent toutes les mères de famille, c’est que de jeunes personnes apprennent la musique de Joconde ou de toute autre pièce, sans donner beaucoup d’attention aux paroles ; et pour qu’elles fussent capables d’en faire l’application, il leur faudrait une expérience, que vous avez sans doute, mais que n’ont point l’innocence et la candeur. […] Et si vous consultez les femmes les plus respectables de notre cité, vous apprendrez qu’il ne s’y passe que cela. […] Selon les mêmes écrivains, le sévère Caton n’apprit-il pas à danser à l’âge de 59 ans ? […] Le même auteur nous apprend, quoiqu’il soit opposé à la danse, que dans plusieurs villes les fidèles passaient une partie de la nuit, la veille des fêtes, à chanter des cantiques et à danser devant les portes des églises ; qu’on dansait à Limoges dans l’église de St.