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31. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

entre lesquels quelquefois un homme est l’hostie, par le larcin du sacrificateur, lorsque le sang découlant du gosier de ce pauvre misérable, tout chaud et tout bouillant reçu dedans une coupe, est jeté sur la face de l’Idole, et cruellement bu, comme si elle avait soif : et entre les plaisirs et passe-temps, que prennent les Spectateurs, ils voient mourir quelques-uns, afin que par tel Spectacle sanglant, ils apprennent à exercer toute cruauté : comme si la rage et furie d'un chacun particulier ne lui suffît point, s’il ne l’apprenait même en public. […] Ils prennent passe-temps et délectation à cette vilénie, ou de connaître l’oisiveté, ou de l’apprendre : on vient en affluence en ce bourdeau de honte publique, en cette instruction de déshonnêteté, afin qu’on ne fasse moins en secret, ce qu’on apprend en public : et même entre les lois on enseigne tout ce que les lois défendent et prohibent. […] Car en s’accoutumant de voir telles méchancetés, il apprend aussi à les faire. […] Il verra comme Dieu crée le monde, comme il fait l’homme avec les autres animaux : comme il façonne sa machine, et la rend meilleure et plus belle : il connaîtra comme le monde se baigne en ses péchés, il verra les justes naufrages, les loyers des gens de bien, et les supplices des méchants : Exod. 14. 22il apprendra comme les mers ont été séchées pour passer le peuple de Dieu, Exod. 17. 6.

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