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156. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

La mémoire de ce beau jour se conservera longtems dans Toulouse, & sera pour les grands une occasion de se souvenir combien il est doux d’être bienfaisant & populaire, & d’apprendre qu’on soutient bien mieux sa dignité, en régnant par l’amour, qu’en intimidant par la hauteur. […] La manie des petites loges , dit-il, outre le ridicule & l’incommodité qu’elles produisent, prive le public des nouveautés, & donne aux commédiens la liberté de se négliger, & de rébuter les auteurs parce qu’elle leur assurent un révénu considérable ; les principeaux d’entr’eux, qui passent quatre mois dans leurs terres, ou leurs maisons de campagne, ne veulent pas se donner la peine d’apprendre les pieces nouvelles dont leurs porte feuiles sont remplis, à moins que les auteurs ne renoncens à leurs droits. Si le Prince Clenerlow avoit voulu renoncer à sa part d’auteur, on auroit pris la peine d’apprendre les pieces. […] Ce chef d’œuvre meritoit bien d’être conservé, & préféré aux legeres beautés d’un vil théatre ; écueil ordinaire de la chasteté & de l’innocence, qui y apprennent toujours l’art funeste de faire un naufrage inévitable , dit l’auteur en gémissant.

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