Dans le même Concile, Titre onzième de la célébration des Fêtes, on appelle les Comédies54 des charmes trompeurs de Satan. […] Saint Antonin appelle des choses beaucoup déshonnêtes, par rapport à celles qui ne le sont que légèrement, autrement il s’ensuivrait qu’on ne pécherait point à représenter des choses déshonnêtes et à les voir, ce qui est contre le sentiment des Pères et celui des Théologiens. […] On ne peut point appeler des ouvrages tout à fait honnêtes, dans lesquels on voit des intrigues d’amour, de vengeance, d’ambition ; que l’on commence, que l’on continue, que l’on achève avec beaucoup d’artifice, et d’adresse d’esprit, que l’on accompagne de belles paroles, que l’on représente avec des actions vives avec une prononciation agréable, ce qui imprime plus facilement, et plus fortement le mouvement de ces passions dans le cœur des spectateurs. […] » Et au Titre du Sacrement de l’Ordre page 343 et 34497. « Voici quels sont ceux qui ont des empêchements pour recevoir les Ordres, les Usuriers publics, les Farceurs, Bateleurs, Comédiens, les Infâmes, etc. » Le Rituel de Bayeux de l’année 1687, page 1687, compte parmi les pécheurs publics et infâmes, ceux qui s’appellent Comédiens et Bateleurs. […] Dans le Droit Canonique98, ils sont réputés infâmes et irréguliers ; or l’infamie et l’irrégularité que les Comédiens contractent, n’est point une infamie ou une irrégularité pareille à celle que contractent, par exemple, ceux qui se marient deux fois que l’on appelle Bigames, ou qui sont dans de certains emplois de Justice : celle-ci ne suppose point de péché : elle est, comme parle le Droit, une irrégularité par défaut99 de Sacrement ou de douceur, mais l’autre suppose toujours un péché : c’est pourquoi les Canonistes l’appellent une infamie ou une irrégularité ex delicto, c’est-à-dire, fondée sur quelque péché.