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123. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Quelle ville songerait à appeler des Comédiens et à faire les frais d'un spectacle, si on ne lui en donnait la connaissance, et ne lui en inspirait le goût ? […] Ainsi, sans s'en apercevoir, toute une ville deviendra peu à peu comédienne par goût, bientôt elle appellera des troupes d'Acteurs, et bâtira des théâtres. […] L'Evangile a beau crier, faites ce qu'ils vous disent, et ne faites pas ce qu'ils font, on en appelle des sermons aux pièces, des missions aux décorations, de la morale à la pratique, et l'on court à la comédie comme à un plaisir indifférent qu'on peut goûter sans scrupule. […]  » Ce pompeux panégyrique du théâtre est bon à faire à quelqu’un qui ne l'a jamais vu ; il fait rire ceux qui le connaissent, si l'enthousiasme ne leur met sur les yeux un verre coloré. « Lorsque Julien (on l'a appelé l’Apostat dans tout l'univers pendant quatorze siècles, il a cessé de l'être depuis que toutes les religions sont indifférentes) défendit aux premiers Chrétiens d'enseigner les lettres humaines, et à la jeunesse de les étudier ailleurs que dans les écoles payennes, (les jeunes gens eurent toujours la liberté d'apprendre ce qu'ils voulurent, il n'y eut que les Régents Chrétiens interdits.

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