Cet Auteur, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le théatre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvoit s’empêcher d’avouer que rien ne seroit plus utile que la suppression entiere des spectacles. « Je crois, dit-il3, que c’étoit précisément à un homme tel que moi, qu’il convenoit d’écrire sur cette matiere. […] Je vous avouerai, dit-il, que depuis quelques années j’avois beaucoup à souffrir intérieurement d’avoir travaillé pour le Théatre, étant convaincu, comme je l’ai toujours été, des vérités lumineuses de notre Religion, la seule divine, la seule incontestable. […] Pierre Corneille, dans ses dernieres années, traduisit en vers l’Imitation de Jesus-Christ ; mais cette bonne œuvre ne le délivra pas des reproches continuels qu’il se faisoit d’avoir travaillé pour le Théatre. […] Racine frémissoit d’horreur au souvenir de tant d’années qu’il devoit employer pour Dieu ; il détestoit dans l’amertume de son cœur les applaudissemens profanes qu’il ne s’étoit attirés qu’en offençant Dieu ; il en auroit fait une pénitence publique s’il lui eut été permis.