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259. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Racine qui a cessé de travailler depuis quelques années par les purs principes de la piété et de la religion, dans le temps même qu’il faisait l’admiration du siècle par son caractère de tendresse ; sacrifiant le vain honneur qu’il s’était acquis à une plus solide vertu. […] Il fallait vous adresser à Monsieur Bonnenfan qui est mort depuis peu de temps dans l’humiliation et dans la pénitence qu’il avait embrassée et pratiquée depuis plusieurs années qu’il avait abandonné la Comédie, après avoir été contemporain de Molière, et avoir excellé dans le sérieux et dans les grands rôles, autant que Molière dans le Comique. […] A ce que je vois, vous devez bien expédier promptement ceux qui se soumettent à votre Tribunal, et à ce compte il n’y a point de Confession de dix années dont vous ne puissiez venir à bout dans un quart d’heure : car nous savons par expérience, aussi bien que vous, qu’il n’y a pas de gens plus expéditifs, si on les laisse faire et dire, que les grands pécheurs, et ceux qui vont plus rarement à Confesse. […] Cela me fait souvenir d’une fille qu’on a vu monter sur le Théâtre de l’Opéra il y a quelques années. […] Je connais une Demoiselle qui a demeuré plus de quatre années dans une maison dont un Comédien était le principal locataire, et qui pendant tout ce temps ne fréquenta et ne visita la famille Comédienne que quand elle ne le pouvait éviter, quoiqu’on ne manquât pas de la gratifier souvent de billets d’Amphithéâtre qu’elle avait soin ou de renvoyer ou de supprimer.

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