S’il en faut croire les anciens monumens, ce sont les Lettres qui ont rassemblé les hommes dispersés, qui les ont fait passer de l’état de brutes, à une vie sage & réglée. […] Ceux qui les cultivoient, parmi les anciens, étoient ordinairement les premiers hommes de l’Etat par leur naissance, & par leurs emplois. […] Comment avez-vous remplacé le chœur des Anciens ? […] Vous avez compris qu’il y auroit de l’indécence à obliger une jeune Personne, à révéler, à une Assemblée respectable, des secrets qu’elle rougit de s’avouer à elle même ; mais auriez-vous oublié cette maxime d’un Ancien, que les choses honteuses à faire ne sont jamais bonnes à dire, encore moins à représenter ? […] Pour donner au génie François toute l’activité dont il est susceptible, & pour lui faire enfanter des productions pareilles à celles d’Athenes & de Rome, il ne faudroit que le plier de bonne heure à la réflexion, l’occuper d’études solides, & lui inspirer, s’il étoit possible, le même degré d’intérêt qui conduisoit la plume des anciens Ecrivains.