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57. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Je me flatte d’avoir démontré dans le premier Chapitre de cet ouvrage combien la Comédie de l’Avare telle qu’elle est, est contraire aux bonnes mœurs ; par tout ce que j’ai dit sur les amours de Cléante et Elise les deux enfants d’Harpagon, il semble que je devais en conséquence placer cette Pièce dans la classe des Comédies que je rejette. […] L’amour de Cléante et de Marianne peut être conservé tel qu’il est dans Molière, en tâchant seulement de le rendre encore plus pure et plus innocent. […] Malheureusement il y a un amour dans la Pièce, et cet amour est traité d’une façon qui le rend suspect de pouvoir faire de mauvaises impressions. […] Il faut donc corriger si l’on peut cet amour, et sans cela la Pièce des Plaideurs, quelque charmante qu’elle soit d’ailleurs, ne peut absolument être admise sur le Théâtre de la Réformation. […] L’amour de Dorante et d’Angélique a besoin de quelque correction : les visites que Dorante fait au Couvent où Angélique est enfermée, et la vivacité impétueuse avec laquelle ils se témoignent leur passion, méritent aussi une juste critique : et au surplus, quelque changement qu’on y fasse, il ne nuira jamais à l’intention du Poète, pourvu qu’on ne touche point au fond de la Pièce, qui après ces légers changements me paraît très digne du Théâtre de la Réformation.

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