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25. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

L’amour et les charmes d’une jeune épouse chèrement aimée, ne font aucune impression sur l’esprit de Polyeucte. […] Et dans la vérité, il n’y a point de passion qui nous excite plus à quelque chose de noble et de généreux qu’un honnête amour. […] L’amour a une chaleur qui sert de courage à ceux qui en ont le moins. […] Nous voulons un amour quelquefois naïf, quelquefois tendre, quelquefois douloureux ; sans prendre garde à ce qui désire de la naïveté, de la tendresse, de la douleur : et cela vient de ce que voulant partout de l’amour, nous cherchons de la diversité dans les manières, n’en mettant presque jamais dans les passions. […] Notre siècle a du moins cet avantage qu’il y est permis de haïr librement les vices, et d’avoir de l’amour pour les vertus.

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