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137. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

En effet, n’est-ce pas l’amour profane qui fait le fond ordinaire des pièces de théâtre ? […] A Dieu ne plaise que je profane la sainteté de la Chaire Evangélique, en citant ici les maximes insensées qu’on débite au théâtre sur l’usage des passions, sur l’amour des plaisirs, sur l’emploi de la jeunesse. […] L’amour profane, cette passion si criminelle en elle-même & dans le larcin qu’elle fait à Dieu de notre cœur ; cette passion si incompatible avec la sagesse & la tranquillité de l’ame ; cette passion si funeste par les ravages qu’elle cause quelquefois dans la société & par les crimes qu’elle y occasionne ; l’amour, dis-je, n’est pas la seule maladie que les Spectacles puissent donner à nos ames. […] Il n’y a que sa grace qui puisse vous corriger de vos vices, & vous donner l’amour de la vertu ; & sa grace sans doute n’est pas attachée au ministère criminel de ces suppôts de satan. […] Vous vous attendrissez, vous pleurez avec eux ; vous avez pour Zaïre les yeux & le cœur d’Orosmane ; vous vous indignez, comme lui, contre ces rigides Chrétiens qui l’arrachent d’entre ses bras, & peut-être contre la religion même qui s’oppose à son amour.

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