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207. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Qu’on l’examine un peu de prés, et qu’on fasse réflexion à tous les conseils que Doris donne à Euphrosine, on verra qu’elle l’entretient dans l’entêtement d’une folle passion, qu’elle lui inspire la désobéissance à ses parents, qu’elle autorise son chagrin et son désespoir, qu’elle lui suggère des moyens d’envoyer en l’autre monde, ad patres, un amant incommode et qui n est pas aimé. […] C'est ce que Saint Augustin nous dit avoir éprouvé, lorsqu’il parle dans ses Confessions de la joie intérieure qu’il ressentait, lorsqu’il voyait sur le Théâtre les désirs des amants passionnés accomplis et la tristesse dont il était saisi, lorsqu’il voyait leurs intrigues rompues ; que cependant cette tristesse ne lui était pas moins agréable que la joie, parce que ses passions étaient émues, et qu’il s’appliquait à lui-même ce qui se passait dans les autres. « Sed tunc in Theatris congaudebam amantibus, cum sese fruebantur per flagitia ; cum autem sese amittebant, quasi misericors contristabar, et utrumque me delectabat tamen.

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