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75. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

L’amour paternel a eu la foiblesse d’aller déterrer des pieces du théatre, qu’il avoit composé il y a plus de 50 ans, que le public avoit heureusement oubliées, & qu’il se devoit à lui-même doublier aussi, & s’en répentir & en faire pénitence, comme Quinaut, Racine & la Fontaine, il en a donné une nouvelle édition, augmentée de plusieurs pieces d’une date plus récente, qui n’ajoutent pas de fleurons à sa couronne. […] On y explique les régles de la pudeur artificielle & de l’amour factice, ajouté au désir naturel. […] Ajoutons ici le portrait du sieur Lagarde, chargé dans le Mercure de la partie des spectacles, où il fait, jusqu’à une fadeur dégoûtante, l’éloge des acteurs & des actrices. […] Il prévient ; ajoute le rédacteur, une infinité de vices que l’oisiveté feroit naître ; c’est lui au contraire qui entretient l’oisiveté, & avec elle tous les vices, & par lui-même encore les fait naître sans elle. […] Larrey, histoire de Louis XIV, après avoir parlé des prétextes qu’employent les défenseurs du théâtre, ajoute judicieusement : Quoiqu’on puisse dire, on ne purgera jamais assez le théatre, pour que les bonnes mœurs n’y courent point de risque, mais on a beau le condamner, on en sera toujours enchanté.

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