Ils ont reconnu des Harpagons dans tous les degrés de l’avarice, et même dans une sage économie : tel fils a insulté et volé son père, parce qu’il lui refusait les choses nécessaires à la vie ; tel autre a manqué au sien, parce qu’il ne voulait rien y ajouter ; celui-ci, adonné aux jeux, aux plaisirs, aux dépenses folles, s’est élevé insolemment contre son père prudent, en qui il voyait un autre Harpagon, parce qu’il lui refusait de l’argent, ne voulant pas contribuer à ses excès : celle-là s’est comportée de même envers sa mère qui, ayant ou prévoyant des besoins plus urgents, lui refusait le prix d’une parure dont elle pouvait se passer, etc. […] J’entends les lecteurs prévenus ajouter qu’elles en propageaient aussi de mauvais. […] On y avait fabriqué, ajoute-t-il une constitution sur les étranges maximes d’égoïsme et d’indépendance. […] Que si même, aurait pu ajouter le prudent ami, les circonstances, votre talent et votre goût, vous portent à mêler à vos instructions une certaine dose de raillerie, de finesse, de pointes ou d’ironie, de la gaîté, du comique, même de la poésie, en un mot un peu de comédie, faites-le à la manière d’Horace, de Pascal et de Michel Cervante. […] Et dans quel temps, aurait-il pu ajouter encore, voulez-vous publier une telle satire qui doit les comprimer, les âmes sensibles, déjà en trop petit nombre, et rendre ridicule peut-être jusqu’au mot sacré de Bienfaisance !