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56. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Des bagatelles et des sottises ; elles brodent, mais c’est vous qui dessinez ; elles aiment les étoffes d’un goût capricieux, mais c’est vous qui louez ce goût et qui le leur inspirez : ce sont vos dessinateurs de fabriques qui se cassent la tête à imaginer des goûts baroques. […] Cessons de nous occuper à corrompre les femmes, cessons de ne les trouver aimables que quand elles ont tous nos défauts, cessons d’aimer les broderies, les galons, les colifichets, les femmes renonceront aux pompons et aux fontanges. […] Aimer une femme vertueuse comme Zaïre à l’excès, c’est aimer la Vertu comme on doit l’aimer : inspirer cet amour par ses ouvrages, c’est établir dans tous les cœurs l’amour de la Vertu. […] Je ne suis apparemment pas fait pour être aimé des Dames, puisque je remplis dignement du côté de la figure les rôles de feu M.  […] Votre ton cynique ne vous rendra pas plus aimable, au lieu que le mien pourra, du moins, me faire aimer des Dames qui ne me verront pas et je serai content.

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