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309. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Il est vraisemblable qu’en deux ans de comédie tout serait bouleversé : c’est-à-dire, qu’on n’irait plus, à l’heure du spectacle, fumer, s’enivrer et médire dans les cercles ; et que l’agréable vie de Paris prendrait à Genève la place de l’ancienne simplicité. […]  » C’est au Poète à rendre l’utile agréable, et tous les bons Poètes y ont réussi : les détails en vont être la preuve. […] Les Mœurs de la Comédie lui semblent encore plus dangereuses, en ce qu’elles ont avec les nôtres un rapport plus immédiat. « Tout en est mauvais et pernicieux, tout tire à conséquence pour les Spectateurs ; et le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux Mœurs. […] « On flatte les femmes sans les aimer ; elles sont entourées d’agréables, mais elles n’ont plus d’amants.

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