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226. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

A Dieu ne plaise 5, est-il dit dans une Loi, qu’un Magistrat, devenu esclave des Spectacles, y donne un temps qu’il doit aux affaires sérieuses dont il est chargé. […] Or sied-il bien à des personnes vertueuses d’aller se confondre avec ces gens oisifs & corrompus, à qui il n’est pas bon de laisser le choix de leurs amusemens, de peur qu’ils ne les imaginent conformes à leurs inclinations vicieuses, & ne deviennent aussi malfaisans dans leurs plaisirs que dans leurs affaires ?  […] Son pere, qui étoit autant homme de cabinet qu’homme de guerre, la dressa dès sa premiere jeunesse aux affaires domestiques, lui donna même connoissance des plus grandes affaires, & lui faisoit lire souvent des négociations & des traités, lui dictoit des dépêches, & lui en faisoit même faire pour l’exercer. […] Louis XIV lui dit : Vous faites trop bien mes affaires, pour que je ne vous parle pas des vôtres ; en quel état sont-elles ? […] Des gens plongés dans des emplois laborieux, accablés d’affaires, soit publiques, soit particulieres ; agités par les flots tumultueux de mille soucis, emportés par le tourbillon de la fortune.

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