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90. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Castel fit paroître son clavecin oculaire, & que par l’analogie des couleurs avec le sons, il crut pouvoir donner un concert aux yeux, comme on en donne aux oreilles ; tout le monde lui disoit qu’il devoit pousser plus loin ses découvertes, déterminer la proportion des odeurs & des saveurs, comme celle des couleurs & des sons ; & former un clavecin odorant & savoureux pour le nez & pour la bouche ; il convenoit, & il est certain que les odeurs & les saveurs ont divers dégrès, diverses qualités qui s’accordent ou se combattent, font des consonances ou des dissonances qui plaisent ou déplaisent au goût & à l’odorat. L’art de cet assaisonnement est le bel art des Cuisiniers & des Parfumeurs ; mais il ajoutoit que la combinaison harmonique de ces degrés & de ces nuances étoit fort difficile à saisir pour les accorder. […] Les odeurs comme les saveurs sont des choses naturelles que Dieu accorde à l’homme, & même à tous les animaux dont plusieurs même ont l’odorat plus fin que l’homme, quoiqu’aucun ne fasse usage de parfums.

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