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6. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Un Menuet, une Contredanse, pour être bien dansés ne s’accordent guère avec vos scrupules. […] On suivrait apparemment l’usage universel de l’Europe, qui a consacré l’habit noir à la décence, et l’on obligerait tous les danseurs et danseuses de s’habiller de cette couleur, et pour que tout répondît à la gravité de l’habit, on interdirait aux jeunes garçons cet air de dissipation et de folie que la danse et la musique leur inspire : on leur prescrirait d’avoir la vue toujours fixée sur le Seigneur Commis, comme le Soldat Prussien sur le Flügelmann 5 en sorte qu’ils s’exerceraient sans cesse à accorder leur maintien avec la gravité de leur habit. […] Eh Monsieur, songez donc au luxe que vous craignez tant ; songez que la modestie que vous exigez ne s’accorde pas avec une parure excessive. […] Sur ce rapport, toujours intègre apparemment, on accorderait tous les ans la Couronne à celle des Filles, ou celui des Garçons, qui se trouverait miraculeusement exempt d’aucun de ces reproches.

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