/ 336
27. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

On fut même longtems sans accorder aux Spectateurs la liberté de s’asseoir : on ne croyoit pas qu’il fût de la dignité de la République de permettre à des Romains de rester longtems occupés d’amusemens qui ne convenoient qu’à des Grecs, & on craignit que la liberté de s’asseoir ne leur fît passer des journées entiéres dans l’oisiveté. […] Cecilius reçut froidement le Poëte qui étoit mal vétu, & comme il étoit à table, lui accorda avec peine un moment pour réciter quelques Vers. […] Virgile lui-même étoit mécontent de son Eneide, parce qu’il sentoit combien il lui étoit difficile d’atteindre à Homere : & Horace, qui ne pouvoit pas ne point connoître ce grand Ouvrage de son ami, quoiqu’il ne fût point encore public, quand il parle de Virgile, dit seulement que les Muses champêtres lui ont accordé leurs graces, parce qu’en effet Virgile est par ces Muses au-dessus de Théocrite & d’Hesiode. […] Il parle toujours assez froidement des Poëtes de Rome, & reconnoît que c’est aux Grecs que les Muses ont accordé le Génie & l’Harmonie, Graiis ingenium, Graiis dedit ore rotunde Musa loqui.

/ 336