Les Polonois n’ont jamais élu des Reines, & celle-ci n’avoit ni argent ni crédit pour acheter les suffrages, & encore moins le mérite qu’on exige pour les accorder, pouvoit-on penser que cette nation iroit chercher pour la gouverner une aventurière, une libertine, une fugitive qni n’avoit pas su gouverner ni même conserver un Royaume héréditaire où elle régnoit depuis vingt ans. […] On ne voulut pas lui accorder en souveraineté les fonds sur lesquels elle étoit assise. On prétendoit ne rien payer si elle se faisoit Catholique ; on négocia, on accorda bien de choses de part & d’autre, on craignoit qu’elle ne changeât, ce qui auroit pu faire une guerre civile, mais dans la suite elle fut si mal payée de ses pensions qu’elle n’avoit pas de quoi vivre, elle revint en Suède pour les demander, & en obtint une partie jusqu’à sa mort. […] Autre trait singulier : lorsque par jalousie elle fit assassiner Monal Deschi, elle envoya chercher un Religieux pour le confesser, & lui accorda une heure pour faire sa confession.