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44. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Richelieu, aussi peu content de sa fierté, que ridiculement jaloux de ses ouvrages, n’osa attaquer de front cet adversaire du despotisme, dont le public admirait les talents supérieurs : il le fit indirectement par la censure de l’Académie. […] Les autres Journaux, moins scrupuleux, n’ont point parlé de la lettre du Docteur, et sur la garantie théologique de l’Académie, ont fait sans restriction et sans palinodie le plus pompeux éloge de l’épître, notamment de ce vers, dont on a paré le frontispice, à la place d’épigraphe. […] Je ne connais point ce Poète, que l’Académie Française a jugé digne de figurer avec Crébillon, Marivaux et Voltaire dans la galerie des beaux esprits. Je ne juge de lui que par ses tragédies, ses contes antimoraux, et son apologie du théâtre, qui en fait plutôt la condamnation : ouvrage qui lui donne encore plus de droit d’avoir une chaire de Professeur dans l’Académie de la morale relâchée et du tyrannicide. […] Campistron, de l’Académie Française encore, et placé à Toulouse sa patrie dans la galerie des hommes illustres (car par je ne sais quelle fatalité on ne craint la doctrine du tyrannicide que dans le bouquin Flamand de Martin del Rioac), Campistron a tenu le même langage.

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