Ce mauvais goût gâte les pieces, il fait gémir la vertu ; les prix dramatiques sont l’ouvrage de l’Académie françoise, qui, en couronnant l’éloge de Moliere, a prostitué ses lauriers, un siecle après sa mort, à celui qu’elle avoit méprisé pendant sa vie ; jugement qui porte atteinte aux bonnes mœurs en donnant lieu d’en estimer le corrupteur & tous ceux qui se piquent de l’imiter. […] Le second prix est destiné au meilleure ouvrage sur quelques sujets d’Agriculture qui aura été présenté à l’Académie. […] Le matin l’Académie s’assemble dans l’Eglise paroissiale où l’on dit une Messe à cette intention, suivie d’un sermon où l’on exhorte les fideles d’avoir recours à Dieu pour obtenir la rosée du ciel & la graisse de la terre, à reconnoitre ses bienfaits, à lui en rapporter la gloire & en faire un saint usage, secours du ciel sans lequel tous nos travaux & toute notre industrie seroit inutile. […] L’après dîné, l’Académie s’assemble dans la Salle de l’Hôtel de Ville. […] On a fait pour la premiere fois cette cérémonie le 3 mai 1777 : Messieurs les Curés en le recevant ont bien voulu faire un petit remerciement à l’Académie qui a été fort applaudi ; plusieurs Académiciens ont donné ; les uns des discours, les autres des pieces de vers très-ingénieux, analogues au sujet de la Fête.