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67. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Mais si l’intérêt de leur état ne suffit pas pour résoudre les Magistrats à s’en abstenir, il serait du moins à souhaiter qu’ils y eussent une place distinguée, comme ils l’avaient à Rome dans les premiers temps. […] En les exposant, comme autrefois à Rome, aux yeux du public, dans des places honorables, où ils seraient obligés de se rassembler, comme dans toutes les assemblées publiques, que de scandales et d’affronts on leur épargnerait ! […] Il y a bien de l’apparence que le principe de cette confusion indécente des Sénateurs avec le peuple, c’est l’idée où l’on fut longtemps à Rome et où l’on est toujours parmi nous, que le théâtre n’est point fait pour eux, que si par hasard quelqu’un s’oublie jusqu’à y venir une ou deux fois, ce ne peut être qu’en cachette et sans conséquence. […] Il n’y eut d’abord à Rome que les captifs et les esclaves condamnés à être sur le théâtre les victimes de la volupté publique.

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