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50. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

C’étoit, selon le goût du temps, des Courtisanes ou des esclaves, comme il paroît par le théatre de Plaute & de Térence ; & quoique la galanterie des femmes mariées & des filles de famille fût peut-être aussi commune qu’elle l’est de nos jours, la loi de la bienséance étoit assez écoutée à Rome, pour ne pas les introduire sur la scène. […] Plusieurs Empereurs Romains ont chassé les Comédiens de Rome & de l’Italie. […] Riccoboni a fait une espèce d’Index expurgatorius des pieces de théatre, comme on a fait à Rome des livres hérétiques. […] Si un Payen revenoit au monde & alloit à l’opéra, il croiroit être à Rome. […] Nous avons en petit ce que nos pères avoient en grand, mais diversifié selon le génie des peuples : courses de taureaux en Espagne, & de chevaux à Rome, combats des bêtes en Angleterre, gladiateurs en Allemagne, lutteurs athlètes en Toscane, sur-tout des théatres par-tout, moins vastes à la vérité, mais en plus grand nombre, plus amusans, plus diversifiés, & des représentations incomparablement plus fréquentés qu’à Athènes & à Rome.

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