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234. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Les Drames de la seconde & de la troisième espèces sont à l’étroit sur nos petits Théâtres : il leur faudrait des Palais dignes de la majesté des Dieux & de la grandeur des Rois ; des Théâtres en un mot, (presque*) comme ceux de la Grèce & de Rome. […] Laissons à l’Opéra tout ce qui précède les beaux jours de la Grèce & de Rome, les Dieux, les Demi-dieux, les Fées, & la Chevalerie ; admettons sur le Théâtre par excellence, les Lycurgue, les Solon, les Charondas, les Socrate, les Aristide, les Camille, les Cincinnatus, les Cesar & les Sertorius : pourquoi même n’oserions-nous pas choisir des sujets récens, & célébrer des familles encore existantes ? […] Malgré cela, une des raisons pour lesquelles les Pantomimes firent fortune à Rome, c’est qu’elles étaient plus propres que les Drames parlés à être entendues dans l’éloignement. […] C’est ce qui fait qu’on ne peut lire sans indignation, quel usage fesaient les Romains des jeunes Princes Asiatiques, qui leur étaient remis en ôtage : ils ne négligeaient rien pour les corrompre & les efféminer, en les rabaissant à l’humiliant emploi d’amuser la populace de Rome sur le Théâtre : ils les traitaient comme des Esclaves, afin de leur en inspirer la vileté & les sentimens.

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