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191. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Ces fleurs, si elle vouloit réfléchir, lui donnent de grandes leçons ; leur fragilité, leur peu de durée, image naturelle de la beauté des femmes, lui en fera sentir la vanité : elle doit se dire avec Racine, dans Esther, c’est un oracle pour elles : Je tomberai comme une fleur qui n’a vu qu’une aurore  ; leurs couleurs naturelles, qu’elles n’ont jamais pensé à farder, & qui n’en sont que plus belles, quoiqu’infiniment variées, leur disent que le blanc & le rouge ne parent pas, mais plutôt défigurent ; que cette beauté étant purement superficielle, n’est rien de réel ; objet le plus mince, qui ne passe pas l’épiderme, que la moindre chose efface : biens étrangers, dont jouissent ceux qui les voient, non ceux qui les possedent.

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