Je ne serois pas surpris qu’on masquât ainsi Corneille & Racine, & qu’on enrichit le dépôt de la comédie de vingt nouveaux Théatres. […] On lui reproche d’entasser les embaras de l’action avec une rapidité qui ne laisse pas au spectateur le temps de respirer, dans une piece très-courte, où trois actes renferment la matiere de cinq ou six, de faire parler les Acteurs avec une briéveté & une précision si laconique qu’on n’a jamais le plaisir de saisir & de voir filer une action, d’en suivre l’enchaînement, & de goûter les sentimens délicieux qu’elle doit produire, d’admirer ces éloquentes tirades, ces brillantes réflexions, ces graves sentences, cette variété de jours divers de la même pensée, qui font le mérite de Corneille & de Racine. […] Corneille en fit une école d’orgueil & d’indépendance, Crebillon une école de vengeance & de fureur, Racine une école de galanterie, Voltaire une école d’irréligion, Moliere, Dancourt, Poisson, Montfleuri, Vadé, Gherardi, & tous plus ou moins, une école de libertinage, d’adultere, de fourberie, &c.