Ce Prince ne fut pas le seul roi Comédien. […] Ce Prince était digne d’être grand homme ; mais pouvait-il l’être ? […] Dans le xv, la Troupe du Prince des Sots, ou des Enfans sans soucis, Jeunes-gens qui jouèrent d’abord des Farces pour leur amusement, se réunit aux Confrères de la Passion ; le Peuple qui pleurait auparavant, vint aux Mystères pour y rire. […] A la faveur de cette protection du Prince, la Comédie se montra sur le même Théâtre que la Tragédie, qui n’était pas suffisante pour entretenir la Troupe. […] Suivons les vues sages de quelques Ecrivains, qui ont proposé de donner à la Comédie une nouvelle importance, en la rendant le censeur de tous les abus, même de ceux du Gouvernement : qu’elle aille attaquer jusque dans leurs derniers retranchemens nos vices favoris ; le servile intérêt, le dur égoïsme, l’indifférence pour la Patrie, déguisée sous une fausse apparence d’amour & de respect pour le Prince ; en un mot tout ce qui, nuisant à la Société, est néanmoins à l’abri de l’animadversion des Loix.