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81. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Serait-il possible que Paris, le séjour des Arts & des Lettres, où règnent tout à la fois le faste & le goût, se fut rendu l’admirateur d’un Spectacle ridicule ? […] tout Paris ne voit dans l’Opéra-Bouffon que des bagatelles faites pour le divertir un instant ; il n’y court avec transport qu’afin de s’en réjouir & de les oublier aussitôt ! […] J’entens un des énnemis de ce précieux Théâtre s’écrier ici, que Paris ne chérit ses Poèmes que par caprice & par légéreté. […] Les provinces ont le même amour pour l’Opéra-Bouffon : sont-elles sujettes aux défauts, à la légèreté qui régnent ordinairement dans Paris ? […] … La Province se plaît à copier Paris ; elle est toujours le singe de ses actions ; ainsi l’on ne peut soutenir sans ridicule que notre Capitale fasse bien d’avoir telle fantaisie, puisque les Provinces l’imitent à l’envi l’une de l’autre… Au moins ne pourra-t-on rien m’objecter contre l’éxemple de toute l’Europe, qui estime autant que nous l’Opéra-Bouffon.

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