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76. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Celui-ci semble vouloir substituer la Morale des Païens à celle de Jésus-Christ, et nous faire passer la sagesse Stoïque pour la folie de la Croix : Celui-là fait d’un amour propre, qui ne tend qu’à la conservation du corps, le fondement de la Morale; par la soustraction de toute vérité nécessaire anéantit la Religion, et par la loi du plus fort qu’il prétend établir, ébranle les fondements de la société et de la paix. […] et la Comédie suppose-t-elle notre régénération en Jésus-Christ ? […] Si la pauvreté ne sert plus à nous rendre vertueux, ou n’a nul avantage en cela sur les richesses, à quoi pensait Jésus-Christ d’appeler les pauvres bienheureux, et de dire anathème aux riches ? […] Mais s’il faisait réflexion que tous les Chrétiens sont des Prêtres qui conjointement avec Jésus-Christ, le Prêtre éternel et le Souverain Pontife des vrais biens, doivent offrir à Dieu un seul et même sacrifice, qu’ils sont eux-mêmes le temple vivant où Dieu veut habiter, et qu’il n’y a pas un moment dans leur vie qui ne soit pour eux d’un prix infini par la sainteté de leur vocation. […] Qu’un homme quitte l’habit de Prêtre, ou de Religieux pour prendre celui d’un Bateleur ; et représenter, en mascarade un Saint qui est dans la gloire, cela n’est que ridicule ; mais que des âmes rachetées du Sang de Jésus-Christ, destinées à la mortification et à la pénitence enfantent un attirail propre à corrompre les cœurs, et s’arment, pour ainsi dire, contre la Croix et l’Esprit de Jésus-Christ, c’est l’excès de l’abomination.

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