/ 549
55. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Il n’y a point de sujet qui mérite d’être plus attentivement considéré que celui duquel nous allons parler dans ce Chapitre, où nous ferons voir, et comme toucher au doigt, que ceux qui vont maintenant au bal s’exposent à beaucoup de périls d’offenser grièvement Dieu, et par conséquent pèchent mortellement. […] C’est la doctrine de l’Evangile, et la parole du Fils Dieu même : « Si ton œil te scandalise, dit-il, arrache-le, et jette le bien loin de toi. » « Si oculus tuus scandalizat te, erue eum, et projice abs te. Qui viderit mulierem ad concupiscendum eam, jam mœchatus est eam in corde suo. » Ajoutez d’autre part à cela ce que notre Seigneur dit encore lui-même, que celui-là est adultère dans son cœur, c’est-à-dire, est coupable devant Dieu du crime de l’adultère, qui jetant les yeux sur une femme conçoit des mauvais désirs contre sa pureté. […] Car ce Prince si plein de Dieu, et qui par le témoignage de Dieu même était selon son cœur, pour avoir jeté et arrêté ses yeux sur Bersabée, se rendit coupable de deux crimes horribles, d’un adultère et d’un homicidee. […] Et Job éclairé de la lumière de Dieu, quoiqu’il fût un homme très parfait, nous assure néanmoins qu’il avait fait un pacte avec ses yeux pour ne point regarder aucune fille, de peur que son imagination et son esprit n’en fût occupé.

/ 549