/ 260
80. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Le succez de l’entreprise ne luy a pas été tout-à-fait malheureux, car il a son baptême pour ses enfans, tingit & ipse quosdam , dit ce docte Africain ; il a sa confirmation pour ses soldats, il a sa Cene pour ses initiés, il a son Evangile pour ses predicateurs, & enfin il a la comedie qui est la canonization de ses bons serviteurs & de ses fideles servantes ; la tragedie est pour ses martyrs, & la comedie pour ses confesseurs. […]  ; parce que j’estime qu’il n’est point convenable ny à la majesté de Dieu, ny à la discipline de l’Evangile, que l’honneur de l’Eglise soit ainsi offencé, & sa pureté fletrie par la communication avec des gens dont la profession est si infame & le métier si contagieux. […] Car il faut M. de deux choses l’une, ou renoncer à la comedie, ou renoncer à l’Evangile, ou renoncer aux Comediens, ou renoncer à Jesus-Christ ou renõcer au theatre, ou renõcer aux autels : car pretendre de les pouvoir accorder ensemble, & de partager son cœur & son affection entre les deux, c’est une presomption teméraire & ridicule : comme nous verrons demain. […] Quoy Messieurs, & mes Dames, ne devez-vous pas de deux choses l’une, ou renoncer à l’Evangile, ou vous arracher les yeux, puisque tout ce qu’ils voyent sur le theatre & à la comedie, leur est une pierre de scandale, & une occasion de peché. […] Jesus-Christ n’a-t-il pas encore publié son Evangile dans le monde ; & les Apôtres n’ont-ils pas encore banny la superstition & l’idolatrie de tout l’Univers.

/ 260