Pour mettre le clergé sur la voie de se réformer lui-même, avant d’exiger des autres une réforme qu’il ne prêche pas d’exemple, nous renverrons MM. les évêques à la lecture des pages 344 à 355 du présent ouvrageai, et en attendant nous transcrirons ici le IVme canon du concile de Carthage que les prélats de nos jours sont si éloignés de mettre en pratique. « L’évêque doit avoir son petit logis près de l’église ; ses meubles doivent être de vil prix, sa table pauvre. […] Or, si les évêques prétendent faire valoir envers les fidèles les anciennes lois ecclésiastiques, il serait indigne pour me servir des propres expressions du pape Jules, à un évêque, ou à un prêtre, de refuser de suivre les règles canoniques de l’Eglise. En conséquence, les fidèles qui se trouvent frappés par le mandement de M. l’archevêque de Rouen, sont bien en droit de lui rappeler les obligations qui lui sont imposées à lui-même, par les propres lois qu’il veut appliquer aux autres : ainsi le magnifique palais qu’il habite dans sa ville archiépiscopale, ses hôtels somptueux à Paris, doivent se fermer, à la citation que nous lui faisons, et lorsqu’il se sera décidé à descendre dans un petit logis, près de l’église, à n’avoir que des meubles de vil prix, une table pauvre, et qu’il soutiendra, selon le canon du saint concile de Carthage, sa dignite, par sa foi, son abstinence et sa charité, alors il aura toute la raison imaginable de forcer les autres à suivre un code qui deviendrait alors obligatoire pour tous ; mais avant tout, il doit, ainsi que les évêques, ses vénérables collègues, donner l’exemple et observer la loi pour l’appliquer aux autres fidèles.