De tout temps, cette double intolérance s’est permis trop souvent, de commettre sans pitié, sans remords et en sûreté de conscience, sous le prétexte des intérêts de la religion et de ceux de l’état, des actes d’immoralité dans tous les genres, des injustices manifestes, des forfaits inouïs, des crimes et des atrocités religieuses, inquisitoriales et politiques, qui font frémir l’humanité. […] De quel droit ceux-là qui condamnent le peuple à l’ignorance, voudraient-ils qu’une portion de la population qui constitue un état fût plus malheureuse que l’autre portion ? […] Le salut des états, la sûreté des souverains, et le bonheur des peuples, résident dans la justice qui protège également le faible, et le pauvre comme le riche. […] Il est temps que les souverains pour leurs propres intérêts, prêchent d’exemple par une conduite franche et loyale, et surtout morale en politique dans leurs transactions diplomatiques, comme dans leurs opérations administratives, tant au dehors, vis-à-vis des autres états, que dans l’intérieur vis-à-vis de leurs propres sujets. Il est temps que les ministres d’état et tous les agents de l’autorité souveraine, pratiquent eux-mêmes la morale évangélique, cette sublime morale basée sur l’équité.