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311. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Le Juriste, l’Avocat étaient estimés ; parce que le Peuple le plus barbare a besoin de quelqu’un qui l’aide à tromper, ou qui l’empêche de l’être ; mais les Notaires, par exemple, les Libraires, copistes par état ; étaient des Esclaves publics. […] Les premiers viendraient de son état, & nuiraient à l’importance ; les seconds, de sa personne, & seraient contraires à l’intérêt & à l’agrément. […] L’on cultivera de même des sujets pour l’Opéra ; mais ils ne seront pris que dans les conditions qui ne peuvent être admises au rang d’Acteurs-citoyens : ils auront des appointemens ; le Théâtre sera leur état ; & pour le reste, les Opéradiens suivront les règles de conduite prescrites pour les Acteurs-citoyens par les Articles suivans. […] D’ailleurs, les jeunes-gens de condition, destinés à représenter dans le monde, se formeraient sur le Théâtre ; ils se mettraient en état, de parler & d’agir, dans la suite, par eux-mêmes ; ils se feraient un nom d’avance, & deviendraient plus sensibles à la gloire de se faire estimer dans le cours de leur vie, d’un Peuple dont ils seraient aimés & connus. […] Un Amateur du Théâtre, que ses emplois obligent de parcourir le Royaume, assurait un jour, qu’il n’y a plus dans les Provinces de Comédiens en état de remplacer nos bons Acteurs des Français, sur-tout dans le Tragique.

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